Extraits et traduction
- J'étais l'une des travailleuses les plus rapides selon les instruments de mesure d'Amazon. Ce qu'ils ignorent, c'est que j'allais aussi vite pour éviter de m'effondrer d'ennui et d'épuisement.
- Pendant la saison, je m'entraînais à gagner du temps. Cet exploit ne me garantissait aucune sécurité d'emploi. La boîte d'intérim qui procure de la main-d’œuvre à Amazon, l'ISS pouvait tout simplement débrancher le badge d'un travailleur qui se retrouvait alors sans emploi.
- Je ne me suis jamais sentie aussi seule que quand je travaillais à Amazon. On est surveillé en permanence, les horaires peuvent être changés à tout moment et si, à un moment donné, il n'y a pas de travail, on peut te renvoyer chez toi sans salaire. J'avais du mal à payer mes factures.
- J'ai attendu mes indemnités de chômage pendant six mois. Ces indemnités se sont élevées à 200$ par semaine et, depuis, je n'ai plus rien reçu. Je me suis endettée pour payer mon loyer et mes achats alimentaires.
- J'ai écrit une pancarte dans les rues de Seattle où j'étais sans abris avec ce texte: "j'ai une licence, je suis une ancienne "cueilleuse" d'Amazon, j'ai été publiée. Maintenant, je suis sans abri. Tout m'aide." Je n'ai jamais autant gagné par ligne qu'à ce moment: les gens me donnaient et m'encourageaient, ce qui m'a redonné foi en l'humanité.
- J'ai appris à vivre sans argent. J'ai postulé, avec mon CV et ma licence ou sans. J'ai tout essayé mais n'ai rien trouvé - peut-être qu'il n'y a pas assez d'emplois.
- Les Américains sont meilleurs que l'économie et la politique américaines. J'ai été le témoin de tant de gestes de gentillesse. On est mieux traitée comme sans abri dans la rue que comme ouvrier dans les hangars d'Amazon.
