6 nov. 2014

Violences contre les travailleuses du sexe

Le Guardian est allé enquêter dans les quartiers interlopes de Hong Kong. Les travailleuses du sexe y vivent une violence quotidienne. Cette violence est liée à leur précarité économique, à l'aiguillon de la nécessité.

Nous rappelons que nous ne sommes ni pour l'autorisation de l'exploitation humaine de la prostitution ni pour l'interdiction de ce type d'activité. Nous sommes pour l'émancipation des travailleurs par le salaire et, en l'occurrence, pour le salaire inconditionnel à la qualification pour les travailleuses du sexe qui leur permette d'exercer librement (ou non) leurs activités sans pression financière, sans aiguillon de la nécessité.

Résumé, extrait, traduction (article en anglais ici)

La zone de Wan Chai à Hong Kong est un condensé du capitalisme le plus sauvage. Lockhart Road est une zone mal famée et un débit de boisson pour les expatriés. C'est là que sont les bars à hôtesses et les pubs anglais traditionnels. Les femmes se tiennent debout dehors, sous les néons; elles bavardent avec des clients potentiels. Au coin de la rue, des Gambiens et des Nigérians vendent de la cocaïne.

La prostitution est légale à Hong Kong mais manque souvent d'encadrement. Selon le manager d'un bar, les "filles" viennent à Hong Kong avec un visa de tourisme de six mois. Elles peuvent avec un peu de chance gagner près de 20.000€. Les boissons au bar à hôtesses coûtent plus de 30€; la "fille" touche une commission, les services sexuels sont en plus. Pour le moment, le commerce ne marche pas très bien.

La plupart des travailleuses du sexe à Wan Chai sont des indépendantes. Elles ne sont pas liées à un bar ou à un quartier en particulier. Elles viennent souvent comme travailleuses domestique à Hong Kong. Le dimanche, leur jour de repos, Lockhart Road se remplit de femmes cherchant un supplément à leur maigre 40€ de revenus mensuels. Les pressions financières sont énormes selon des ONG locales. Elles doivent souvent payer des commissions substantielles à des agences. Elles sont aussi fragiles face à des employeurs qui peuvent dénoncer les contrats et les forcer à partir. Dans un rapport de l'année dernière, Amnesty a déclaré que les coups et les fraudes aux salaires étaient fréquents. Dans certains cas, cela évoquait un esclavage moderne. 

Les Indonésiennes et les Philippines arrivent à Hong Kong comme touristes, avec un visa de trente jours. Les Vietnamiennes ont disparu du commerce du sexe il y a deux ans quand le gouvernement de Hong Kong a limité leur visa à sept jours - un temps insuffisant pour rentrer dans ses frais.

Alors que les meurtres sont rares à Hong Kong, l'exploitation sexuelle est répandue: les attitudes agressives des hommes au bar y sont monnaie courante.

Les mafias de la triade possèdent bien nombre de bars mais ce sont les prix immobiliers et la gentrification qui pousse dans le besoin de plus en plus de femmes.