12 nov. 2014

Les faux indépendants

Diagonal part enquêter sur les faux indépendants (ici, en espagnol).

Ce sont des travailleurs qui ont un statut d'indépendant. Ils doivent payer eux-mêmes leurs cotisations sociales et n'ont pas de garantie de salaire. Ils sont en position de faiblesse par rapport à leurs clients.

En Espagne, il y a 250.000 travailleurs indépendants. Parmi eux, 160.000 travaillent pour un client unique - avec des horaires, des exigences en tout point comparables à celles des salariés. Ce sont des faux indépendants.

Les employeurs gagnent à transformer leurs salariés en indépendants:

- ce sont les travailleurs qui assument tous les risques cycliques, quand il y a une baisse d'activité, c'est eux qui demeurent sans salaire

- ce sont les travailleurs qui sont précarisés à l'extrême. Cette précarisation les rend dociles quant aux salaires et aux conditions de travail

- les employeurs se défaussent de toute responsabilité par rapport aux conditions de sécurité et à la santé de leurs employés

- les rémunérations sont moindres (le rapport de force étant à l'avantage du patron).

Nous rappelons que, aussi bien en Espagne qu'en Belgique ou en France, les faux indépendants peuvent dénoncer leurs conditions de travail et être admissibles pour le salaire (y compris les retards sur les prestations déjà effectuées) à condition de pouvoir prouver que les conditions de travail sont celles d'un employé.

Le groupe Grupo ADSLZone, par exemple, a facturé plus d'un million d'euro à ses clients sans avoir aucun salarié, sans que aucun de ses pigistes ne soit salariés.

Nous dénonçons les faux indépendants comme une forme particulièrement lâche, pernicieuse et perverse d'emploi. Nous appelons à un salaire à vie pour que ce genre de situation d'esclavage larvé n'existe plus.