12 nov. 2014

La Ligne à Grande Vitesse n'avance pas

La Charente Libre (ici, en français) nous envoie une carte de l'Ouest. Le chantier du train à grande vitesse risque de s'enliser parce que les employeurs déraillent avec le droit du travail.

Extrait

Ils sont ressortis ragaillardis de l’inspection du travail ce matin. David Geoffroy et ses collègues, tous employés sur le chantier de la LGV, ont décidé d’agir quand ils ont découvert les inégalités salariales qu’il y avait sur le chantier et que leurs fiches de paie n’étaient pas conformes.
« La rencontre a été positive, décrit David Geoffroy, assistant monteur de caténaire. L’inspection du travail nous soutient. Les fiches de paie sont illégales et l’inégalité des salaires, selon eux, c’est de la discrimination ».
Autre point que ces ouvriers soulevaient, l’obligation de prendre des congés sans solde à Noël. « C’est plus ambigu. L’inspection du travail doit faire des recherches pour voir ce que dit le droit ».
Les employés de Cosea ont décidé d’attendre le 12 novembre avant d’entamer une quelconque action. « On a bien entendu que Monsieur Leleu, le DRH de Cosea, va venir nous voir à Villognon pour évoquer tous ces sujets. Une fois qu’on l’aura rencontré, on verra ce que nous ferons ».
Des ouvriers dénoncent leur contrat de travail
«Mon binôme fait exactement les mêmes heures et le même boulot. Il a fait la même formation, a été embauché le même jour. Pourquoi gagne-t-il 1.400€ de plus par mois?» Pascal Bron s’étonne de cette large différence. Il n’est pas le seul. La vingtaine d’employés de Cegelec est dans la même situation.
Ce mercredi matin, son collègue David Geoffroy et quelques autres sont allés informer l’inspection du travail de cette situation. «Quand on a été embauchés [sur le chantier LGV, NDLR], Cosea nous a promis des salaires équivalents quelle que soit l’entreprise pour laquelle on travaillerait», rappelle David Geoffroy à qui on a imposé Cegelec comme employeur.
Un employeur qu’il désespère d’avoir au téléphone. Il a d’autres questions à lui poser. «Un collègue a voulu faire valoir ses droits à la Caisse primaire d’assurance-maladie. On lui a refusé parce que nos feuilles de paie ne sont pas conformes», ajoute l’assistant-monteur caténaire. Lui-même est bien incapable de dire si les 1.000€ touchés fin août sont une avance ou un salaire.