C'est dire que la réforme du statut des intermittents est non seulement une lutte contre la créativité, contre l'art, contre le temps à soi, contre des formes de vie différentes mais c'est aussi une lutte contre l'économie elle-même.
Pour le dire simplement, le harcèlement institutionnel et la déflation salariale contre les intermittents sont non seulement des mesures criminelles et inhumaines mais aussi parfaitement improductives et anti-économiques.
Extrait de la synthèse très riche, disponible en ligne du CIP Île de France (ici, en français)
Depuis le 1er Octobre, la convention d’assurance chômage signée le 22 mars et agréée par le gouvernement est en application dans son intégralité.
Les témoignages arrivent en nombre chaque jour. C’est le désespoir qui s’exprime pour des milliers de gens. Nous l’avions dénoncé dès la signature, aujourd’hui les faits parlent d’eux-mêmes.
Une fois de plus, ce sont les plus précaires qui trinquent !
1. Régime général, intérimaires, intermittents hors spectacle ou intermittents du spectacle passés au régime général :
Pour toutes les personnes ouvrant des droits de misère, la nouvelle règle qui oblige à aller jusqu’à l’épuisement de ses droits afin de « profiter » des droits rechargeables est une calamité.
Car elle supprime la possibilité de déposer une demande expresse de recalcul.
Conséquence immédiate : ils sont forcés de trainer pendant des mois, voire des années, une allocation qui ne leur permet pas de vivre décemment - certains sont ainsi maintenus de force sous le seuil de pauvreté, alors qu’ils avaient droit à une allocation plus haute avec un recalcul.
Certains peuvent se retrouver condamnés à une indemnisation en deçà du RSA pourtant déjà misérable.
De plus, pour les chômeurs touchant une allocation basse et retravaillant avec un salaire un peu supérieur, la nouvelle règle de calcul de l’activité reprise rend quasi impossible de cumuler salaire et allocation car ce cumul ne peut pas dépasser le salaire mensuel de référence qui a servi au calcul de l’ouverture des droits.
L’équation est simple :
Plus on ouvre des droits avec un fort revenu, plus on peut cumuler un salaire avec une allocation chômage.
Plus on ouvre des droits avec un faible revenu, plus le taux de l’allocation est faible et plus on peut passer des mois sans jamais pouvoir la toucher, et donc prolonger indéfiniment ces droits de misère. Et il faut aller jusqu’au bout...
Est-ce cela, la sécurisation des parcours scandée par l’UNEDIC ?
On marche sur la tête !
