29 mars 2017

Non à la taxe contre les chômeurs

Selon un site militant, Marseille infos autonomes, les manifestations en cours en Biélorussie aurait une forte composante sociale (et même salariale): ce sont les chômeurs qui protesteraient contre une taxe qui leur serait réservée.

Source ici

Au départ de ce mouvement social, la mise en place par décret d’une taxe sur « prévention de l’assistanat social » qui criminalisait le chômage, inspirée d’une mesure soviétique et en place depuis 2015. Chaque individu ne pouvant attester de plus de six mois de travail déclaré par an aurait à payer 360 nouveaux roubles biélorusses soit 180€. Mise en place en 2015, et devant être pour la première fois payée en février 2017, en fonction de l’activité de l’année 2016. Entre 430.000 et 470.000 personnes seraient concerné.e.s par cette taxe. Les sanctions prévues en cas de non-paiement vont d’une amende supplémentaire de 47€, jusqu’à deux semaines d’emprisonnement et des travaux d’intérêts généraux, dont la possible rétribution est fixée à 10€ par mois. Au début du mouvement de contestation le mois dernier, seul 12% des concerné.e.s se seraient acquité.e.s de cet impôt. La seule alternative est d’aller justifier sa mauvaise situation financière à une commission gouvernementale avant la date du 20 février, considérée comme un processus humiliant.

Une première marche s’est tenue le 17 février 2017 à Minsk, rassemblant environ 2.000 personnes dans une manifestation non-autorisée symbolique entre la place de la République au centre de la ville et le parlement. La manifestation terminée, les organisat.eur.rice.s appelèrent à la dispersion et à revenir dans la rue dans un mois, pour laisser le temps à Lukashenko d’annuler la loi.
(...)
Plus tard les manifs se sont déroulées dans de plus petites villes dans tout le pays, avec une participation allant de cent à mille. Ces plus petites villes n’avaient pas eu de manifestations depuis plusieurs dizaines d’années, et maintenant les gens y manifestent ensemble contre la loi.

Le 9 Mars, le gouvernement biélorusse aurait reculé en suspendant la mesure controversée, allant jusqu’à rembourser ceux qui l’auraient déjà payée, mais sans pour autant l’annuler. Cela ne semble pas arrêter la contestation, qui s’étend maintenant aux autres villes du pays comme Brest, Gomel, Hrodna, Ragachou et Vorsha et au-delà des cercles de l’opposition traditionnelle d’après des journalistes et n’est plus uniquement contre l’annulation de la loi mais aussi contre Lukashenko et son gouvernement. Le lendemain, le même gouvernement commençait une campagne d’arrestation d’activistes et journalistes indépendant.e.s dont certain.e.s ont déjà été condamné.e.s à des amendes et de la détention pour participation à des rassemblements non autorisés.