Nous réparons l'oubli en publiant cet extrait de l'article
Le ministre bruxellois a plongé le nez dans les chiffres de l’Onem pour constater que 70% des bénéficiaires des allocations d’insertion ne sont pas des jeunes qui glandent depuis la fin de leurs études, ils ont le plus souvent la trentaine, ils sont en charge de famille et il s’agit surtout de femmes, mères de familles nombreuses, sans diplôme. Pas vraiment le cliché du jeune qui se la coule douce chez papa et maman.
Vous me direz que tout ceci n’est pas un scoop et vous aurez raison. Tout comme le fait que les travaux d’intérêt public pour les chômeurs sont impraticables ou que la dégressivité des allocations de chômage n’a pas d’effets sur la remise à l’emploi. Tout récemment une étude d’un centre universitaire anversois avait conclu à l’inefficacité totale de cette politique de dégressivité « compte tenu de l’état actuel du marché de l’emploi ». Les résultats de cette enquête sont passés inaperçus, relayés sous la forme d’une brève dans la plupart des médias et c’est « normal ». On le savait, on le sait. Ces mesures politiques n’ont nullement l’intention d’avoir une quelconque efficacité. Elles sont même contre-productives, cela aussi on le sait et ce n’est pas un problème pour ceux qui les ont conçues. Elles sont juste idéologiques. Leur impact est communicationnel, sans plus. Il s’agit, dans une logique populiste, de montrer qu’il y a des coupables à la crise économique et de les désigner de préférence parmi les plus faibles, les chômeurs, les étrangers et surtout les étrangers chômeurs.
Et ça marche. Vous avez entendu les manifestants protester contre les mesures prises à l’encontre des chômeurs le six novembre ? Interrogez les grévistes sur les raisons de leur colère, ils parleront du saut d’index et du recul de l’âge de la pension comme objectifs du combat social. Ecoutez les partis de l’opposition (ceux au pouvoir sous l’ère Di Rupo), ils s’offusqueront des attaques du gouvernement Michel contre la classe moyenne (version CDH) ou contre les travailleurs (version PS).