18 déc. 2014

Je me souviens: la guerre au salaire

Radio Canada nous fait part des avanies que l'on fait subir aux fonctionnaires de la Belle Province (ici, en français). C'est une guerre au salaire typique qui n'a rien d'exotique.

Nous rappelons que la guerre au salaire déprime la demande, anémie l'économie, déséquilibre les comptes publics et ampute la production de valeur ajoutée. La guerre au salaire provoque des crises de surproduction (genre celle des années trente), elle augmente la misère, détruit la production économique et renforce le pouvoir d'une petite élite capitalistique.

Nous appelons au contraire à augmenter les salaires, à déconnecter les salaires de l'emploi.

Extrait

Mercredi, les représentants de deux syndicats, soit celui qui représente les techniciens et les employés de soutien et celui qui représente les professionnels, sont sortis sur la place publique pour dénoncer ce que Québec a mis sur la table.
Rappelons que lundi, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, avait annoncé que Québec offre à ses quelque 540 000 fonctionnaires un gel de salaire sur deux ans, suivi d'une augmentation annuelle de 1 % pour les trois années suivantes. Québec entend aussi faire passer l'âge de la retraite de 60 à 62 ans et souhaite changer la façon dont elle est calculée, soit sur la moyenne des huit meilleures années, plutôt que cinq, comme c'est le cas actuellement.
Ce qui a été déposé mercredi touche à tous les aspects autres que le salaire.
Par exemple, du côté du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), on a découvert que le gouvernement changeait les règles pour la banque de congés de maladie des fonctionnaires.

« Ça va être des négociations qui vont être ardues, le gouvernement fait de grandes récupérations et on considère que c'est une attaque envers ses employés et nous devrons y répondre. » — Maryse Rousseau, vice-présidente du SFPQ 
Actuellement, les fonctionnaires ont droit à 12 jours de congé de maladie par année et peuvent les cumuler indéfiniment s'ils ne les prennent pas, si bien que plusieurs d'entre eux peuvent ainsi partir plus rapidement à la retraite à la fin de leur carrière grâce à des semaines, voire des mois, de congés de maladie accumulés.
Or les fonctionnaires de la SFPQ passeront désormais de 12 à 7 jours de maladie par an. Les journées non prises ne pourront plus être accumulées, et seront remboursées à 70 % de leur valeur à la fin de chaque année.
Au cours de la dernière année, 2013-2014, la facture des congés de maladie non utilisés pour les années passées a atteint 111 millions $ au total, pour les fonctionnaires et les enseignants québécois.
Actuellement, au moment de la retraite, un fonctionnaire peut monnayer la moitié de sa banque de congés de maladie, jusqu'à un maximum de 66 jours.