21 déc. 2014

Joyeux Noël

Le Guardian (ici, en anglais) est parti enquêter sur un village de noël, sur le village qui fait les accessoires de noël. C'est en Chine mais le rêve de noël tient du cauchemar.

Résumé et traduction


Wei gets through at least 10 face masks each day, trying not to breathe in the cloud of red dust.



Photograph: Imaginechina/Rex
À des milliers de kilomètres du pôle nord, l'atelier du père noël se trouve à Yiwu, à trois cents kilomètres au sud de Shanghai. À Yiwu, on compte six cents usine qui manufacturent plus de 60% des décorations de noël au niveau mondial. Les fabricants ne sont pas des elfes mais des ouvriers, des immigrés de l'intérieur qui travaillent 12 heures par jours pour 300 à 400 € par mois. Il semble qu'ils ne sachent pas exactement ce qu'est noël.

Ils travaillent dans la poussière - tel cet ouvrier qui change de masque anti-poussière dix fois par jour.

Le complexe industriel a été déclaré "le plus grand marché de détail au monde". L'échelle de l'opération nécessite une espèce de plan d'urbanisme avec son festival du commerce organisé dans cinq districts différents. Le district deux est celui de noël.

Il y a des corridors clinquants avec des rues lancinantes, des jeux de lumières LED, des stocks de toutes les couleurs, des arbres de noël en plastique en bleu et jaune, des pins de plastiques en argent et or, en rose fluorescent.

Mais la gloire du marché est peu à peu éclipsée par internet. Sur le site Alibaba, on peut commander 1,4 millions de décorations de noël différentes alors que le marché de Yiwu n'en propose que 400.000.
 


A Christmas corridor in District Two of Yiwu International Trade Market.



Photograph: Dan Williams/Unknown Fields
 Au plus fort de la dépression, le marché de Yiwu a prospéré alors que les gens cherchaient des décorations de noël à prix cassé. Mais le père noël et saint Nicolas arrivent en Chine. Saint Nicolas est aujourd'hui mieux connu dans l'Empire du Milieu que Jésus.

Les représentants de commerce du marché de Yiwu semblent des plus heureux avec leur condamnation à vie à vivre la saison de noël. Il est peu probable que les producteurs à l'autre extrémité de la chaîne, ceux qui sont consignés aux flocons de neige dans des ateliers envahis de rouge pour que nous puissions acheter des décorations à un euro éprouvent le même sentiment.