17 nov. 2014

Rajoy supprime les chômeurs, pas le chômage

On ne peut évidemment pas faire baisser le chômage tant qu'on est dans la logique de l'emploi puisque ce sont les deux faces de la même pièce. Notre proposition contre le chômage? Abolir l'emploi et universaliser le salaire comme droit politique.

Diagonal (ici, en espagnol) nous explique les trucs pour virer les chômeurs des statistiques, pas de l'exclusion professionnelle et économique, pas de la misère. Du coup, le budget prévisionnel 2015 prévoit près de 4,5 milliards d'euros sur 25 milliards en moins pour les prestations chômage. Sauf que le tour de passe passe cache mal que d'autres budgets vont être mis à contribution.

Ces petits trucs sont à comparer avec ce qui se passe en France (ici) ou en Allemagne (ici).

Inventaire

1. L'émigration va faire baisser le chômage (les suicides aussi, probablement)
2. On ne va plus comptabiliser les étudiants, les chômeurs en formation, etc.
3. Les chômeurs dégoûtés qui abandonnent l'idée de trouver un emploi ou une formation quittent les statistiques
4. Les contrôles de "disponibilité d'emploi" (là-bas aussi) permettent d'exclure du chômage les chômeurs qui ne recherchent pas assez "activement" un emploi
5. On préfère envoyer les offres d'emploi aux chômeurs indemnisés plutôt qu'à ceux qui ne le sont pas. Comme ça, ils quittent les statistiques
6. Chasse aux chômeurs indemnisés: ils ne peuvent pas quitter les territoire national

Les baisses des chiffres du chômage ne signifient donc nullement une baisse effective du chômage. Mais qu'on se rassure, pour 2015, les aides aux entreprises sont en augmentation. Il y a un harcèlement institutionnel légal pour faire baisser les chiffres (et les budgets) du chômage, harcèlement qui ne résout ni les causes (l'emploi), ni les effets (misère et exclusion économique) du chômage.