26 nov. 2014

Des syndicats à bonne école

On me dit de vous dire ...

L’accent sur les différences culturelles, l’organisation systématique de groupes de travail, l’injonction morale à « travailler ensemble » pourraient s’analyser comme visant à transmettre, d’une manière accélérée et concentrée, des ressources et des dispositions qui, dans les classes supé­rieures, sont acquises par une familiarité ancienne avec une culture internationale et souvent consacrées scolairement par des diplômes ou filières internationales prestigieuses. En dotant les syndicalistes de bribes de cette espèce spécifique de capital culturel international (au sens de compétences linguistiques et de compétences d’interaction) qui ne s’acquiert que par l’expérience sociale des interactions avec d’autres nationalités et qui conditionne l’accumulation et la gestion d’un capital social européen, les formations syndicales cherchent à forger une nouvelle élite syndicale transnationale.

Le stage « futurs leaders européens » est explicitement organisé autour de cet objectif. Présenté comme le « produit phare de l’institution », il forme les futurs cadres de la CES et les responsables européens : un cinquième des membres du comité exécutif de la CES, selon le directeur de l’ETUI, en aurait bénéficié. Ce sont les organisations syndicales nationales qui choisissent des « jeunes » syndicalistes destinés à prendre dans l’avenir des responsabilités européennes.

http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4332