Extraits.
Modi a dévoilé des initiatives visant à augmenter les investissements directs étrangers dans certains secteurs industriels à haute intensité de main d’œuvre, ainsi que l’investissement public dans l’infrastructure.Lors de sa campagne électorale, Modi a également parlé de ses projets visant à encourager la « création d’actifs » et à permettre aux entreprises d’évoluer dans un environnement « plus propre ».
Les syndicats indiens sont en revanche profondément préoccupés par l’exemple donné par le BJP dans l’État du Rajasthan au Nord de l’Inde, où un cortège de réformes du droit du travail, visant à rendre l’État de 69 millions d’habitants plus favorable aux employeurs, vient d’être approuvé.
Les réformes, présentées par le ministre principal du Rajasthan et membre du BJP Vasundhara Raje Scindia sans consultation avec les syndicats, ont été unanimement qualifiées de « catastrophiques » pour les travailleurs par les centrales syndicales.
Au cours de son mandat de ministre principal du Gujarat entre 2001 et 2014, les efforts menés par Modi en faveur d’une flexibilité accrue du marché du travail, en particulier sous la forme des Zones économiques spéciales, ont été sous le feu des critiques des représentants syndicaux.Les réformes engagées au Rajasthan ont pour effet d’amender trois législations du travail capitales : Factories Act (loi sur les usines), Contract Labour Act (loi sur le travail sous contrat) et Industrial Disputes Act (loi sur les différends industriels).
(...)Jusqu’à présent, seules les entreprises employant au maximum 100 personnes étaient autorisées à licencier des travailleurs ou fermer leurs portes sans l’aval du gouvernement fédéral.
Les amendements relèvent ce plafond à 300 travailleurs.
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Éradication des syndicats
Les amendements compliquent également les conditions d’enregistrement des syndicats en portant de 15% à 30% le pourcentage des travailleurs affiliés au syndicat sollicitant son enregistrement.
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[Les associations d'employeurs] font également pression en faveur de mesures plus contraignantes relatives aux grèves et exigent la suppression d’une autre disposition essentielle de la loi Industrial Act obligeant les employeurs à donner un préavis de 21 jours avant toute modification des conditions de travail, mesure qui, d’après les employeurs, occasionne un système de production inefficace et rigide.
Il est toutefois utile de rappeler à cet égard qu’environ 86% de la main d’œuvre indienne de 460 millions de personnes travaille dans l’économie informelle et que la vaste majorité de ces travailleurs est privée de véritable protection juridique.