25 août 2014

Point sur les luttes

À l'occasion du non-renouvellement de la ligne gouvernementale française, en hommage pour tous les électeurs qui n'avaient pas voté pour cette politique mais qui ont voté pour celui qui la met en œuvre à travers tout, en hommage à toutes les victimes de l'austérité, tous les lourdés, les précaires en France et en Europe, nous vous offrons un petit tour partiel de la situation sociale dans ce beau pays au terme de deux années et demie de hollandisme. Le changement, ce n'est toujours pas maintenant et la finance est toujours l'amie principale du président.

Avant de commencer le tour, nous rappelons que la politique d'austérité répond au consensus de Washington, à la politique monétariste du NAIRU. C'est une guerre aux salaires - notamment aux prestations sociales et aux fonctionnaires. Cette politique favorable au rentier n'a jamais accompli ses objectifs proclamés de création d'emploi ou de relance de l'économie mais elle continue à être imposée (comme en Grèce ou au Maroc actuellement) par les institutions bancaires internationales sans aucun succès.

Cette politique génère une souffrance, une soumission des employés à l'emploi, aux employeurs, une mise en coupe réglée de continents entiers et appauvrit systématiquement les pays dans lesquels elle est mise en œuvre.

- le chômage augmente (et même la courbe ne s'incurve pas)

- les 500 Français les plus riches gagnent autant que les revenus de l'État (ici)
Le classement 2012 de Challenges montre que les 500 français les plus riches ont cumulé 267 milliards d’euros de gain. Soit quasiment autant que les recettes nettes de l’État en 2011 (271 milliards d'euros). 
 
Challenges a relancé sans le vouloir le débat sur la taxation des plus riches et sur une autre répartition des richesses en France.

Citant Jean-Philippe Delsol, auteur de "À quoi servent les riches", le magazine a fait le calcul : « S’il fallait les redistribuer aux 8,1 millions de pauvres (en France) recensés par l’Insee, cela représenterait 33 000 euros pour chacun d’eux ».

- les exclus, les précaires, les travailleurs pauvres se multiplient et s'appauvrissent

- la réforme Sapin a vidé le code du travail d'une bonne partie de sa substance

- occupation de la mairie d'Aurillac: contre la politique gouvernementale de précarisation (ici)

- une arnaque de saisonniers (ici)

- la lutte des intermittents du spectacle contre la réforme de leur assurance (voir tous nos articles sur le sujet)

- recours à la main d’œuvre illégale (ici)

- grève à Brinks (ici)

- la dette de la France qui devait réduire augmente, merci pour elle, les plans d'austérité et de cadeaux aux employeurs qui se multiplient (90 milliards depuis la dernière présidentielle) n'ont pas 'inversé la tendance' (pour les gourmands, ici)

- les sages femmes sont en grève pour une revalorisation de leur statut (voir nos articles sur le sujet)

- les cheminots ont fait des grèves (et vont en faire) pour défendre leur statut (voir nos articles sur le sujet)

- les pizzaioli de Gruissan sont en grève (ici): ils demandent leur salaire, ils sont payés 2,5€ de l'heure

- le recours aux travailleurs détachés menace les cotisations sociales par le biais de la concurrence

- les plans sociaux se multiplient: Jabil (ici), Pernod Ricard (ici), Thyssenkrupp (ici) - par exemple ou se précisent comme chez Gad (ici) mais la concurrence est sauve:

En redressement judiciaire depuis un an, GAD SAS, qui emploie environ 1.000 salariés à Josselin, doit faire face à un endettement important qui a déjà conduit à la fermeture de son abattoir de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère. Selon la direction, les difficultés de l’entreprise ont été aggravées par l’embargo russe décrété en janvier 2014 sur le porc européen qui a "déclenché une concurrence très vive entre opérateurs" de l’Union, provoquant une perte de 7,5 millions d’euros pour l’abattoir. GAD SAS met aussi en cause "le différentiel défavorable du prix du porc en France par rapport à ses concurrents", et "le dumping social, notamment allemand".
 - les conditions d'emploi se dégradent comme l'atteste les suicides à la Poste ou l'ambiance chez Air France (ici)