Extrait de l'extrait
[I]l y a chez ces aides à domicile un rapport de force prioritaire, celui qui les oppose directement à la hiérarchie. Elles sont prêtes à un minimum de solidarité avec leurs collègues pour s’opposer aux femmes diplômées de classes moyennes-supérieures qui encadrent leur travail (l’emploi-jeune mais aussi Nicole Laporte (…) et toutes les femmes sollicitées par la directrice pour son projet de « professionnalisation » : une psychologue qui interviendra un temps, les formatrices). Elles se retrouvent autour d’une identité commune : s’opposer à celles qui encadrent leur travail en « gueulant » publiquement, mais aussi, conformément à leur milieu social, par la blague et la rigolade aux dépens des « supérieures », ce qui est plus rarement mis en évidence chez les femmes dans les études sociologiques.
Un brouillage des relations hiérarchiques
Les alliances que ces aides à domicile nouent avec une partie des employées de bureau de l’association, notamment contre la directrice et Josiane Valor, l’une des responsables du personnel, est un autre vecteur de constitution de ce groupe informel. Souvenons-nous en effet du rôle que jouent les comptables (...) lorsqu’elles laissent une partie des aides à domicile, celles qui s’opposent au projet de la directrice, venir jusqu’à leur bureau et demander un acompte sur salaire, alors qu’elles ferment la porte au nez des autres aides à domicile. Ce groupe informel n’existe pas seulement par les relations entretenues entre aides à domicile, il existe aussi à travers les relations électives nouées avec une fraction des employées de bureau de l’association, des personnes âgées et des administrateurs.