22 mai 2014

Photographe de presse

In memoriam 

Olivier Aubert sur le site d'Acrimed (ici, en français) rend hommage à la photographe de presse Camille Lepage (son site en anglais, ici) récemment décédée en Centrafrique en enquêtant sur les conditions de travail d'une profession précarisée et appauvrie à l'extrême.

Extrait
Dans le cas présent, l’agence Redux, après avoir apposé sa signature, transmet les images à l’agence Parisienne REA qui leur a ajouté sa signature et les a mises sur son serveur.
Quand le service photo du Monde décide de publier une telle photo, elle sera rémunérée sur la base du tirage du journal et de l’espace occupé dans la page par la photographie sans possibilité d’autres usages. Si la photo occupe un quart de page, de l’ordre 220 euros seront versés à l’agence REA. Une commande à un photographe lui en aurait coûté de l’ordre de 350 euros. Somme à laquelle il aurait fallu ajouter des cotisations sociales et respecter des délais de paiement : ce que de plus en plus nombreux les journaux se refusent à faire malgré les aides à la presse conséquentes qu’ils reçoivent.
Dans le meilleur des cas, dans les soixante jours, l’agence parisienne REA recevra ce règlement. Elle versera de l’ordre de 50 % de la rémunération, soit environ 110 euros, à l’agence new-yorkaise Redux qui à son tour en reversera au New York Times de l’ordre de 50 %, soit 55 euros. Le photographe percevra donc la somme approximative de 27,5 euros dans un délai d’environ six mois.
Tous ces micmacs s'expliquent facilement: le salaire d'une photographe de presse passe donc de 350€ plus les prestations sociales à 27,5€, prestations sociales incluses.