10 avr. 2014

Les petites mains des bases de l'oncle Sam

Le Grand Soir (ici) nous parle des conditions de travail des ouvriers occupés aux tâches de soutien pour l'armée américaine sur ses nombreuses bases militaires de par le monde.

Extrait

Le New-York Times a ébruité l’affaire il y a quelques jours : quelque 37.000 travailleurs, pour la plupart originaires d’Inde, du Népal, des Philippines et de l’Ouganda, sont employés par l’armée américaine pour des tâches de soutien (préparation des repas, triage des déchets, lessives, etc.). Ils travaillent beaucoup (jusqu’à douze heures par jour), bénéficient de très peu de jours de congé et sont rétribués une misère (150 à 500 dollars mensuels). Dans le même temps et pour des tâches similaires, les employés étasuniens relevant du département de la défense sont payés jusqu’à 67.000 dollars par an pour les meilleurs avec des journées n’excédant pas dix heures de travail.
L’armée a depuis longtemps eu recours au recrutement d’étrangers dans ses missions de soutien pour des raisons économiques évidentes. Ces pratiques qui peuvent ressembler à un trafic d’êtres humains ont littéralement éclaté lors de la guerre en Irak, lorsque les affaires entre les principales entreprises d’ingénierie (parmi lesquelles Fluor Corporation et KBR) et le département de la défense des États-Unis battaient leur plein. Nombre de scandales ont éclaté, et l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union) a d’ailleurs publié en 2012 un rapport intitulé « les Victimes de complaisance » répertoriant tous les abus que pouvaient subir les travailleurs migrants sur les bases militaires étasuniennes.