Le principe est simple: Nestlé vend le lait moins cher que les producteurs locaux, la compagnie aplatit la concurrence en vendant un liquide blanchâtre ... qui n'est pas du lait.
Extrait de l'article
Dans son usine désaffectée de la banlieue de Douala, au Cameroun, Pius Bissek, le directeur de Codilait, raconte son combat contre le tout-puissant Nestlé, omniprésent en Afrique à travers ses cubes aromatiques, ses aliments pour bébé mais surtout son lait concentré sucré. L’homme autrefois à la tête d’une entreprise de production de lait concentré accuse Nestlé de concurrence déloyale.
Tout commence en 1994. A l’époque, la dévaluation du franc CFA met en difficulté les sociétés étrangères qui exportent vers le Cameroun. Mis en difficulté, Nestlé lance, l’année suivante, une nouvelle marque : Gloria. Par un étrange tour de passe-passe, ses boîtes sont vendues à des prix plus que compétitifs. Son concurrent local veut en avoir le cœur net. Pius Bissek fait alors analyser la nouvelle poudre de Nestlé au laboratoire de lutte anti-fraude. Résultat : « Ce n’est pas du lait », s’étrangle le directeur camerounais. Dans les boîtes de Gloria : des matières grasses végétales – huile de palme raffinée et huile de coco – mais de matière grasse laitière… point. En 2003, le directeur de Codilait se lance dans un marathon judiciaire qui se poursuit encore aujourd’hui. A travers son documentaire, Judith Rueff nous plonge au cœur de la stratégie offensive de Nestlé en Afrique, au prix de nombreux dommages collatéraux.La production capitaliste peut l'emporter sur la concurrence en
- faisant la guerre aux salaires (mais les concurrents font la même chose)
- ayant des clients captifs
- externalisant les coûts de production (la pollution, les dégâts sanitaires sur les producteurs, les investissements voire les salaires)
- dégradant la qualité des consommations intermédiaires - en vendant des produits de moindre qualité.
Nous savons en tout cas que, au Cameroun, Nestlé a recours à la quatrième technique pour augmenter ses marges.