4 févr. 2014

La privatisation au profit d'investisseurs prédateurs ne passe pas

... au Danemark, nous apprend Agnès Rousseaux dans Bastamag, ici. Les Danois ont lancé une pétition massivement suivie pour protester contre la chose. Il y a péril en la demeure, profit et énergie transforment les conditions de travail dans le secteur et partant, augmentent les risques de catastrophe écologique ou de spéculation énergétique. Des enjeux stratégiques.

Extrait
Faire des affaires avec la banque Goldman Sachs peut provoquer des crises politiques. C’est l’expérience que vient de vivre le Danemark. Le gouvernement a annoncé l’entrée de la banque états-unienne dans le capital de l’entreprise publique de l’énergie Dong Energy (l’équivalent de GDF avant sa privatisation). La nouvelle a suscité une vive réaction dans le pays : 200 000 personnes (sur les cinq millions d’habitants) ont signé une pétition en ligne pour protester contre cette prise de participation. Des milliers de manifestants ont convergé vers le Parlement le 29 janvier. Six ministres, membres du Parti populaire socialiste, ont démissionné en signe de désaccord, provoquant une crise gouvernementale. La coalition nationale entre les trois partis au pouvoir en sort fragilisée.
Dong Energy est une entreprise stratégique, productrice de pétrole, de gaz naturel et d’électricité, avec un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros. L’accord avec Goldman Sachs prévoit l’achat de 19 % du capital – pour 1,1 milliard d’euros – réduisant d’autant la participation de l’État danois. Deux fonds de pension seraient partenaires de la banque dans cet investissement. La banque obtiendrait un droit de veto sur certaines décisions stratégiques, comme la nomination des dirigeants.