François Hollande vient de proposer un pacte de croissance.
Outre
l'imbécillité de l'idée de croissance en soi, sans considération pour
les ressources naturelles et humaines, outre l'imbécillité économique de
confondre la production de biens et de services et la croissance de
production de valeur - la croissance est une croissance de production de valeur ajoutée, pas de production économique -, outre le fait que nous ne sommes pas dans une économie famélique mais dans une économie de surproduction, nous devons relever quelques similarités dans la démarche par rapport à ce qui s'est fait aux États-Unis.
Depuis 1980, les syndicats
ont opté là-bas pour la négociation (comme en Belgique ou en Italie,
par exemple). Pour 'sauver les emploi', ils ont accepté la baisse des
avantages extra-légaux, puis la baisse des salaires, puis la dégradation de la condition d'embauche des nouveaux-venus. C'est ce qu'on appelle là-bas le concession bargaining. Le taux de chômage n'a cessé de monter depuis qu'il est pratiqué (en Italie et en Belgique également).
Résultats?
Les inégalités ont explosé, les salaires se sont effondrés. Et la
demande, en berne, a poussé aussi bien la production de valeur que la
production de biens et de services à la baisse.
À même cause, mêmes effets, monsieur le président. Et tout cela au nom de ... (mais, oui, vous l'avez deviné) l'emploi!
La
question quinquennale, c'est de savoir si c'est l'emploi qui sert de
cheval de Troie à la guerre au salaire ou si c'est la guerre au salaire
qui sert de cheval de Troie à l'emploi. Je ramasse les copies dans une
demie-heure.