Extraits traduits
Pour obtenir de l'aide au développement, la Tanzanie a amendé sa législation qui devrait améliorer et accélérer l'accès des terres agricoles aux investisseurs et protéger très fortement les droits de propriété intellectuelle.
"Si vous achetez des semences de Syngenta ou de Monsanto sous la nouvelle loi, elles resteront leur propriété intellectuelle. Si vous gardez des semence de votre propre récolte, vous ne pourrez les utiliser que sur vos propres terres dans des buts non commerciaux. Vous ne pouvez pas les partager avec vos voisins ou avec votre belle-soeur.
Avec la nouvelle loi, les paysans tanzaniens risquent une peine de prison d'au moins douze ans ou une amende de plus de deux cent mille euro - ou les deux - s'ils vendent des semences non certifiées.
C'est une somme qu'un paysan tanzanien ne peut même pas commencer à imaginer. Le salaire moyen est de moins de deux dollars par jours." dit Janet Maro, chef de Agriculture Soutenable Tanzanie (SAT en anglais).
Les petits paysans n'ont évidemment pas les moyens de déposer et de protéger la propriété intellectuelle de leurs semences.
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Selon les chiffres de la FAO (organisation des nations-unies pour l'alimentation), plus de 80% de la nourriture en Asie et en Afrique sub-saharienne est produite par des petits paysans. Leurs méthodes de culture sont améliorables mais ne peuvent être protégées par des patentes, ce qui les rend particulièrement vulnérables face aux industriels. Une des conséquences de cette situation, c'est qu'il n'y a pas assez de recherche pour développer ces méthodes de culture des petits paysans.