Extrait
Depuis le mois d’août 2014, le débat social en Allemagne est marqué par un conflit à la Deutsche Bahn (équivalent de la SNCF) mené par le syndicat des conducteurs de locomotives, GDL. Après plusieurs arrêts de travail de quelques heures début septembre dans le cadre de « grèves d’avertissement » (Warnstreik), le syndicat a organisé une grève de plusieurs jours début novembre qui devait initialement durer cinq jours, mais qui s’est achevée au bout de trois – en partie pour ne pas compromettre les célébrations d’anniversaire de la réunification. Le syndicat mobilise pour obtenir 5 % d’augmentation de salaire et une baisse du temps de travail de 39 à 37 heures.
Au-delà des revendications, le conflit a pris une dimension nationale parce qu’il vient illustrer de façon très claire les projets gouvernementaux de limitation du droit de grève et des possibilités de négociation collective. Ce projet a d’ailleurs comme objectif principal d’empêcher de telles grèves dans les transports. Dans le même mouvement, une véritable hystérie s’est emparée de nombreux médias – Bild est d’ailleurs allé jusqu’à publier le numéro de téléphone personnel du président du syndicat GDL, invitant les usagers à l’appeler pour obtenir la fin du conflit !