11 déc. 2014

De très beaux fruits

Tom Philpott est allé enquêter au Mexique sur les ouvriers agricoles qui cultivent les si belles tomates, les si beaux légumes, sans défaut, que les consommateurs américains trouvent dans leurs supermarchés. Mother Jones publie cet article (ici, en anglais) dans lequel on découvre des conditions de vie et de travail qui n'ont rien à envier à ce que vivent nos saisonniers européens dans le sud de l'Espagne, en Grèce ou dans le sud de la France.

Les ouvriers mexicains des fermes géantes gagnent de 8 à 12 dollars par jours (de 6 à 10 euros). Ils sont souvent confinés pendant des mois dans des camps infestés de rats, souvent sans lit, sans toilettes en état de marche ou sans eau courante.

Certains patrons de camps retiennent illégalement les payes pour empêcher les ouvriers de partir en période de récolte.

Les ouvriers sont souvent fortement endettés à cause de l'inflation des prix des produits de base dans les épiceries de la compagnie. Certains en sont réduits à balayer pour de la nourriture quand leur crédit s'est épuisé. Les ouvriers rentrent fréquemment chez eux sans un sou.

Ceux qui essaient d'échapper à leurs dettes et à leurs misérables conditions de vie doivent se confronter aux garder, aux barbelés et parfois aux menaces de violence des superviseurs de camp.

Les grandes compagnies états-uniennes n'ont presque rien fait pour renforcer les principes de responsabilité sociale qui appellent à la protection de base des travailleurs et à un hébergement propre.

Les États-Unis importent près du tiers des fruits et des légumes consommés. Parmi les pays exportateurs, le Mexique compte pour 36% du total - bien devant tous les autres. Les importations du Mexique ont augmenté de 11% par an entre 2001 et 2011; elles s'élèvent maintenant 8 milliards de dollars (plus de 6 milliards d'euros).