19 oct. 2014

Manifestations pour le salaire

Hier, selon l'Humanité (ici, en français), des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues en Grande-Bretagne pour défendre les salaires en érosion constante depuis 2008.

Extrait

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi dans les rues de Londres pour protester contre l'érosion des salaires, qui ont baissé de 50 livres (63 euros) par semaine depuis 2008, selon les organisateurs, malgré la bonne tenue de l'économie britannique. Le cortège, constitué en majorité de fonctionnaires mais aussi de salariés du privé, s'est ébranlé en milieu de journée et devait sillonner le centre de la capitale britannique jusqu'à Hyde Park. Cette marche intitulée "Les Britanniques ont besoin d'une augmentation" était organisée par la Trade Unions Congress (TUG), la confédération syndicale britannique, et se déclinait à Glasgow, en Ecosse, et à Belfast, en Irlande du Nord. "Il est temps de mettre fin au blocage des salaires qui a tenu la grande majorité des gens à l'écart de la reprise économique", a déclaré la secrétaire générale de la TUG, Frances O'Grady.
Dans la manifestation londonienne, les salariés exprimaient leur détresse et confiaient leurs difficultés à faire face à leurs dépenses quotidiennes, alors que les leaders syndicaux brandissaient le chiffre "175", censé montrer l'écart entre bas et hauts salaires au Royaume-Uni. "On est tous concernés (par les baisses de salaire) dans la fonction publique", a déclaré à l'AFP Keith Martin, un ouvrier de 49 ans. "Moi, mon salaire a baissé de 25%". Conan Doyle, 31 ans, dénonçait de son côté la politique du gouvernement conservateur de David Cameron, qui profite selon lui aux "nantis" tout en "créant de la pauvreté". "Mais le Labour ne changerait pas forcément les choses", a-t-il ajouté, fataliste, en évoquant une éventuelle victoire du parti travailliste d'Ed Miliband lors des élections générales de mai prochain.
Ces mouvements sociaux interviennent alors que l'Office des statistiques nationales a annoncé mercredi un nouveau recul du taux de chômage qui, à 6%, s'établit à son plus bas niveau depuis fin 2008, et alors que la croissance devrait dépasser les 3% en 2014. Mais les salaires des Britanniques continuent à baisser en termes réels puisque leur rémunération, n'a, hors bonus, progressé que de 0,9%, soit moins que l'inflation, sur la dernière année.