9 sept. 2014

Hartz IV à zéro euro

À Hambourg, selon le site Gegen Hartz IV (ici, en allemand), le sénat a modifié les conditions de Hartz IV: les bénéficiaires devront accepter non plus les jobs à 1,7€ de l'heure mais aussi les jobs sans salaire du tout sous peine d'être sanctionnés, de perdre leurs maigres allocations.

Nous rappelons que Hartz IV est un plan de harcèlement institutionnel des chômeurs outre-Rhin. Les chômeurs doivent accepter tous les emplois qu'on leur propose - même les jobs à un euro - sous peine de se voir couper leurs prestations sociales. Ce plan n'a pas fait baisser le chômage et condamne à la pauvreté les chômeurs. Paradoxalement, il les coince dans le chômage et empêche le retour à un emploi normal, à un emploi salarié puisqu'ils doivent accepter des emplois non qualifiés.

Ceci s'explique facilement: Hartz IV contraint les chômeurs de longue durée à accepter n'importe quel emploi qu'on leur propose - aussi déqualifiant soit-il et aussi mal payé soit-il. Jusqu'ici, les employeurs devaient rémunérer leurs employés contraints. À Hambourg, ce ne sera même plus le cas à partir du premier décembre prochain.

Les points emploi (Jobcenters) ne considèrent pas qu'il s'agit d'esclavagisme puisque les employeurs sont priés de consacrer quelques heures à la formation.

En tout cas, cette mesure consacre et atteste l'esprit de producérisme et la chasse au sorcière, la violence, qu'il induit en permanence contre les chômeurs, les vieux, les pauvres, les travailleurs, les mères célibataires, etc. La résistance à l'idéologie du travail - qu'on se rappelle des Arbeitsscheu, des réfractaires à l'emploi, persécutés par les nazis - augure du pire à l'heure où les politiques monétaristes des élites échouent à sortir de la crise. Cette mesure est un acte de plus dans la guerre au salaire commise au nom de la classe moyenne, à ses dépends et avec sa curieuse complicité.