18 juil. 2014

La guerre aux salariés ... au nom de l'emploi

Une brève du Courrier des Balkans (ici, en français) nous apprend que la majorité profite des vacances pour brader le droit social. Une saine réaction a amené 10.000 personnes à défendre leurs salaires et une grève générale. L'argument pour faire la guerre aux salaires des pensions et aux droits des travailleurs? Mais oui, vous l'avez deviné: c'est l'emploi. Si on appelait l'emploi "Germinal", ce serait peut-être plus clair, non?

Extrait

Cela faisait plus d’une décennie que la Serbie n’avait pas connu cela : une grève générale ! Tous les syndicats serbes, enfin réunis, sont vent debout contre les amendements à la législation du travail et à la nouvelle loi sur les fonds de pension et de retraite.
Le débat parlementaire, entamé mardi 15 juillet, se poursuit encore, et la présidente du parlement, Maja Gojković, a affirmé que les amendements pourraient être adopté très rapidement. Afin d’empêcher que le débat ne prenne fin aussi rapidement, plus de 4.000 personne selon la police - 10.000 selon les organisateurs - ont défilé jeudi dans les rues de Belgrade.

Des membres de la Confédération des syndicats autonomes de Serbie (SSSS), des Syndicats indépendants unis, de Nezavisnost, du syndicat de la Police et des militants d’organisation radicales de gauche ont ainsi formulé leur revendications au ministre du Travail, Aleksandar Vulin, et au Premier ministre Aleksandar Vučić. 

Les grévistes, qui avaient déjà installé mardi dernier un campement provisoire dans le parc des pionniers, situé devant le Parlement serbe, se disent « prêts à tout » pour ne pas laisser passer les amendements. Les syndicats regrettent surtout le manque de dialogue avec les autorités. Ils accusent le gouvernement de vouloir faire adopter les amendements sans débat public. Beaucoup voient ces manifestations comme la dernière chance pour amorcer des négociations.
Ljubsav Orbović, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes de Serbie, explique : « Ce n’est pas pare que le SNS a gagné les élections que le gouvernement peut faire ce qu’il veut. Cette loi arrache son pain au travailleur pour le donner aux patrons. Ils nous accusent d’être des paresseux, mais ce n’est pas vrai, et nous ne sommes pas contre les réformes. Nous sommes pour les réformes, mais nous ne voulons juste pas qu’elles soient adoptées sans notre consentement et sans dialogue ».

Alors que les travailleurs et les syndicats crient haut et fort que les nouveaux amendements sont une porte ouverte aux licenciements en masse, les députés du SNS affirment que ces changements représentent une chance pour les jeunes qui sont aujourd’hui lourdement touchés par le chômage.