4 mai 2014

Saisonniers, migrants, concurrents

Résumé succinct et traduction d'un article de David Bacon sur The Nation (ici, en anglais).

Les saisonniers que le journalistes a suivis, Filemon and Francisca Pineda (Photo: David Bacon)
Aux États-Unis, les autorités organisent la concurrence entre les travailleurs saisonniers immigrés et "invités". Les invités viennent travailler pour les saisons et repartent ensuite dans leur pays d'origine - essentiellement le Mexique. Les immigrés sont également, dans leur majorité, issus de ce pays mais demeurent aux États-Unis à l'année.

Les invités ont été baptisés du doux nom de H-2A, ils sont soumis à des quotas fort généreux. Le même employeur - l'article nous emmène dans une ferme fruitière - met en concurrence les deux types de travailleurs en embauchant ceux qui acceptent de travailler pour moins cher. C'est ainsi que les salaires de 14$ [10€] sont tirés vers le bas et que les travailleurs doivent accepter des salaires de 12$, en dessous du salaire minimum de l'état (en l'occurrence, Washington). 

Cette situation a amené les saisonniers immigrés à se mettre en grève.
Comment ne pas évoquer les massacres d'Aiguës-Mortes (voir ici) ou les jeux patronaux perpétuels entre les immigrés et les nationaux? Les "invités" aux USA ont en tout cas le mérite de démontrer que l'origine ethnique, les mœurs, la langue ou la religion des intéressés sont absolument étrangères à la dynamique de mise en concurrence des travailleurs, à la violence de la lutte des places, de l'emploi.