- Extraits
- Depuis plus de neuf mois, le peuple indigène Lenca se bat contre la construction d'un barrage hydro-électrique dans le Nord-Ouest du pays.
- La plus grande entreprise de construction de barrage du monde, Sinohydro a fini par plier et, face à la fermeté et la détermination du peuple Lenca prêt lutter jusqu’aux ultimes conséquences, elle a abandonné le projet.
- Au cours de cette lutte, deux membres de la résistance du peuple Lenca ont été assassinés. Tomás Garcia a été assassiné en juillet 2013 quand les militaires ont ouvert le feu contre les indigènes.
- En conséquence de sa lutte contre le projet, Bertha Cáceres, coordinatrice du COPINH, Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes a été traînée devant les tribunaux et condamnée à la prison.
L'article part alors au Honduras interroger les intéressés et Dick Emanuelsson rappelle que:
Le pays a été victime d'un coup d'État putschiste en 2009. Le président élu Zelaya est remplacé par une marionnette des militaires (et des multinationales et des quelques familles tapies derrière elles).Cinq familles contrôlent presque tout le Honduras.- 40% du PIB se retrouvent entre les mains d’une poignée de noms d’origines juives et palestinienne.
- Quasiment toutes ces familles contribuent économiquement aux deux partis libéral et national.
- Une poignée de familles qui sont reliées entre elles ; avant et depuis le coup d’état.
Les Rosenthal, les Facussé, les Larach, les Nasser, les Kafie et les Goldstein. Cinq noms qui contrôlent les maquilas (industries d’assemblage), l’énergie thermique, les télécommunications, le tourisme, les banques, les finances, les moyens de communication, les cimenteries et le commerce, les aéroports ou le Congrès. Pratiquement tout en fait.
Bertha, la dirigeante de l'association militante Copinh, rappelle que
le nouveau concept de « développement » qui s’est imposé est le concept de la Banque Mondiale. Une partie des concessions au Honduras ont été financée par des millions de dollars. Et ce ne sont pas seulement des concessions qui concernent la construction d’usines énergétiques mais plutôt des complexes de centrales hydroélectriques et de mines.C'est ce que nous appelons l'enclosure et, à cela, la militante oppose sa propre vision, vivrière:
Le concept de développement doit aller de pair avec la création d’un pouvoir populaire depuis la base, la construction d’un peuple puissant, entre et par les habitants des villages et des communautés autonomes. Elle dit que non seulement l’énergie est fondamentale mais aussi la question de l’eau. « C’est crucial et fondamental pour nos communautés », ajoute-t-elle. Actuellement il est impossible de mener à bien une activité d’extraction sans avoir accès à d’énormes quantités d’eau. Et le peuple Lenca a le privilège de vivre dans des sierras qui disposent de grandes quantités d’eau. Ce ne sont pas seulement les Lencas (principalement agriculteurs) mais ce sont aussi les habitants de la zone frontière au Salvador qui survivent grâce à l’eau qui provient du coté hondurien et des régions lencas.
Les Peuples originaires du Honduras Le recensement officiel dénombre une population de 8 045 990 habitants, parmi laquelle 496 600 appartiennent aux peuples indigènes Chorti, Lenca, Miskito, Nahua, Pech ou Paya, Tawahka ou Sumo et Tolupán ou Xicaque. Selon les estimations de leurs propres organisations, le nombre des indigènes, est de 607 300 auxquels il faut ajouter près de 200 000 personnes descendant des noirs caraïbes, les Garifunas. Ils appartiennent, comme beaucoup d’autres, au secteur le plus pauvre et abandonné du pays. Les organisations de l’ONU estiment qu’ils vivent dans un état d’« extrême pauvreté » dans quelques 4000 villages, une situation qui s’est accentuée au cours des siècles, depuis la colonisation espagnole, en conséquence du manque d’accès à l’éducation, à la santé, à la sécurité, à la terre et aux ressources naturelles. Le territoire réclamé par les peuples indigènes est d’approximativement 2 millions d’hectares faisant partie d’un territoire national qui en compte 11,2. Actuellement seulement 10% d’entre eux détiennent un titre de propriété valide sur leurs propres terres.
Source Pueblos Originarios en América