Extrait
La grève des ouvriers de l'usine textile d’État de Mahalla commencée le 10 février pour l'obtention du salaire minimum de 1200LE que le gouvernement a accordé au public fin janvier, est en train de s'étendre progressivement aux ouvriers des 32 usines du consortium textile d’État en même temps qu'elle incite et encourage de nombreux salariés d'autres secteurs à s'y mettre à leur tour ou en tous cas à l'envisager.
L'usine de Mahalla est la plus importante du holding textile avec 24 000 salariés, mais à la date du 20 février, les salariés de 7 autres usines avaient déjà rejoint le mouvement, dont celle de Kafr Al-Dawar et ses 8 000 salariés qui en sont à leur 4ème jour de grève, ainsi que ceux de Sbahy Al-Biza, Shebeen Al-Kom, Al- Mahmoudeya, Nasr et d'autres encore qui sont en train de rejoindre la lutte.
Des délégations de diverses usines occupent les alentours du siège central du holding.
Le 16 février, les salariés de la Compagnie du Nil pour les routes et les ponts sont également commencé la grève pour l'obtention du même salaire minimum que dans le public. Le 19 février, les employés de 6 compagnies de l'eau et l'assainissement entraient à leur tour en lutte pour les salaires. Et le 20 février, ce sont ceux de la société égyptienne de propylène de Port Saïd qui entraient dans la danse. On notait même la lutte des 120 employés de la Tour du Caire – symbole du nassérisme - et son restaurant pivotant à son sommet, qui demandent la renationalisation de leur entreprise.
À notre avis, demander d'être rémunéré en bonus, c'est s'emprisonner dans la logique de l'emploi et du profit - mais nous nous garderons bien de juger quelque action syndicale que ce soit dans des pays aussi socialement difficiles que l'Égypte.
A Mahalla, comme dans les autres usines textiles, outre l'exigence du salaire minimum, les ouvriers exigent que les directions locales comme la direction du holding soient dégagées, que les bonus (participation aux bénéfices et complément important des salaires) dont le paiement avait été reporté, soient versés immédiatement, que des investissements soient fait pour que les entreprises tournent à pleine capacité, que les licenciés soient réintégrés et des garanties diverses pour leurs assurances et protections, et enfin pour de nouvelles élections syndicales.