4 janv. 2014

Grève des cheminots coréens

Selon un article du journal de la LCR (ici), les cheminots coréens font grève pour le moment.

La grève (extrait)

Cette fois-ci, la polémique autour de la privatisation de KTX (Korea Train Express, l’équivalent du TGV français) a mis le feu aux poudres contre les politiques du gouvernement actuel. Le point de départ remonte au conflit entre le patronat de Korail et le syndicat KRWU sur ce sujet controversé. Le patronat voulait tenir un conseil d’administration le 10 décembre 2013 pour établir une nouvelle filiale « indépendante » pour exploiter la nouvelle ligne de KTX en provenance de Suseo. Cette ligne, encore en construction et prévue pour 2015, sera très rentable : elle avait été planifiée pour alléger la saturation des voies et améliorer ainsi le service de KTX. Le syndicat KRWU, qui considère ce dispositif comme le prélude à la privatisation de Korail, s’est opposé à cette décision et a lancé l’appel à une grève illimitée le 9 décembre 2013.

(...) Le lendemain, le 5 novembre, un projet de nouvel AMP (Accord plurilatéral sur les Marchés Publics) de l’OMC était ratifié à huis clos lors du conseil de ministres sans même avoir été débattu au sein de l’Assemblée nationale. Cet accord comprend l’ouverture des marchés publics sud-coréens aux entreprises étrangères, y compris les chemins de fer. Comme ces entreprises étrangères possèdent des techniques et des savoirs-faire plus avancés par rapport à Korail, il est facile d’imaginer la suite : la privatisation et l’ouverture aux capitaux étrangers tels que Alstom France, Veolia et Siemens ne pourra qu’aggraver le niveau de vie de la classe dominée.

En conséquence, la grève s'étend (extrait):

Paradoxalement, la violence répressive des gouvernements dirigés par LEE Myung-bak et PARK Geun-hye a indéniablement contribué à donner corps à la contestation populaire. Aujourd’hui, le ras-le-bol social s’exprime principalement à travers la mobilisation des travailleurs du rail contre la privatisation des chemins de fer. Toutefois, cette lutte déterminée doit permettre d’ouvrir la voie à la remise en cause de la privatisation généralisée des services publics, très avancée en Corée du Sud. Un exemple frappant est le marché de l’éducation privée qui soumet les adolescents à des pressions de réussite scolaire si fortes qu’elles les poussent au suicide. Çà et là, quelques mobilisations éparses mettent déjà en avant des revendications qui dépassent la question du rail. Elles montrent le début d’une prise de conscience plus générale, et laissent espérer la possibilité d’une extension de la lutte à d’autres secteurs de la population.
Tous nos vœux de succès aux producteurs et aux productrices coréennes, à la liberté et aux salaires, tous nos vœux de succès contre les propriétaires et contre l'emploi.