Le journaliste de Médiapart nous parle du livre de Malek Chebel qui se limite malheureusement à l'étude du monde arabe, faisant l'impasse sur l'Inde, les États-Unis, Singapour ou la Chine, par exemple, où ces pratiques sont également monnaie courante. Pour lui, les pratiques esclavagistes sont liées à un fait de culture - opinion dont nous lui laissons la responsabilité, opinion que nous ne partageons pas tant les cas d'esclavages de tous type sont répandus par le monde.
Le Qatar s'est illustré récemment pour ses traitements esclavagistes des ouvriers népalais dans la construction de stades pour la coupe du monde de football (voir ici).
Le néo-esclavage salarié n'est pas inscrit dans le droit mais est une pratique de fait dans de nombreux pays.
Extrait:
Malek Chebel estime à 3 millions le nombre de ces esclaves modernes : elles sont un million de bonnes au Maroc, dont un nombre important d’enfants, ils sont encore 100 000 ouvriers d’Inde, du Pakistan ou de Chine travaillant 13 heures de travail par jour à Dubaï pour 200 euros par mois…
Le néo-esclavage revêt toutefois des formes très différentes, du travailleur népalais sur les chantiers du Qatar, à la petite bonne au Maroc, jusqu’aux ventes d’enfants à Bamako. Au Liban, par exemple, il est possible de se procurer une bonne dans une agence spécialisée pour 300 dollars par mois (la moitié revenant à la domestique, l’autre pour la société). En principe, il s’agit donc d’une vente de services, mais dans les faits, le traitement de ces domestiques s’apparente le plus souvent - mais pas toujours bien sûr-, à de l’esclavage. De même, dans les consciences, il semblerait que cette mentalité néo-esclavagiste soit encore prégnante, preuve en est que la communauté sri lankaise, la plus importante communauté étrangère du pays, n’a aucune existence publique, et que les scandales de maltraitance et de viols sont fréquents. Détail révélateur, le mot Sri lankais est devenu une sorte de terme générique pour désigner tout domestique. J’ai d’ailleurs longtemps été persuadée, enfant, qu'il s'agissait d'un synonyme pour femme de ménage.À l'instar des classes propriétaires européennes, les classes aisées ont le sentiment de faire une bonne action en donnant du travail aux pauvres.
